Rapport national sur la situation des feux de végétation

Rapport national sur la situation des feux de végétation

Rapports archivés

Mis à jour : 2 novembre 2023

Feux actifs
Non maîtrisés Contenus Maîtrisés Intervention modulée
0 0 0
2023
(À ce jour )
À ce jour moy. décennale
(À ce jour )
% de la normale Brûlages dirigés États-Unis
Nombre 6 623 5 597 0 0 0
Superficie
(ha)
18 401 197 2 751 161 0 0 0

Feux prioritaires

Sources des données : * Centre interservices des feux de forêt du Canada; ** Base nationale de données sur les feux de forêt du Canada

Feux prioritaires

Les rapports hebdomadaires sur la situation nationale reprendront au printemps 2024. Les chiffres manquants ci-dessus ne sont actuellement pas disponibles à cette période de l’année.

Mobilisation de ressources interservices

Résumé saisonnier de 2023

Mobilisation de ressources interservices
Les demandes de partage des ressources en matière de feux de forêt, tant à l’échelle nationale qu’internationale, sont gérées par le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC), une société à but non lucratif détenue par les agences fédérales, provinciales et territoriales de gestion des feux de forêt.

L’activité des incendies au printemps a commencé tôt au Canada, le niveau de préparation national (NPL) passant rapidement du niveau 1 la dernière semaine d’avril au niveau 5 le 11 mai. Le CIFFC est resté au niveau de préparation 5 en mai, juin, juillet, août et septembre. Cela indique un engagement total et continu des ressources d’intervention nationales (personnel, aéronefs ou équipement) ainsi qu’une demande extrême et soutenue de ressources d’intervention tout au long du printemps et de l’été de la part des provinces et des territoires. Le CIFFC a réduit son niveau de préparation à 4 le 8 septembre, une fois qu’il n’y a plus eu de demandes de ressources importantes en suspens. Le CIFFC a continué à réduire son niveau de préparation tout au long du mois de septembre et est revenu au niveau 1 le 6 octobre. Cela indique qu’il n’y a que peu ou pas de ressources mobilisées par l’intermédiaire du CIFFC.

Au cours de la saison des incendies, des ressources d’intervention ont été mobilisées dans tout le pays par toutes les agences membres du CIFFC. De nombreuses demandes d’aide fédérale ont été formulées par les provinces et les territoires pour l’envoi de pompiers, de personnel spécialisé dans le commandement des interventions et de moyens de transport aérien.

Le gouvernement du Canada, en collaboration avec le CIFFC, a coordonné le personnel international en provenance de l’Australie, du Brésil, du Chili, du Costa Rica, de la France, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, du Portugal, de l’Afrique du Sud, de la Corée du Sud et de l’Espagne. En outre, le CIFFC a coordonné plusieurs types de ressources en provenance des États-Unis par l’intermédiaire du National Interagency Forest Fire Centre. Ces ressources comprenaient du personnel et des équipements (tels que des pompes et des boyaux). Certaines provinces et certains territoires ont également conclu des accords d’assistance mutuelle avec les États frontaliers, également connus sous le nom de conventions relatives aux feux de forêt dans l’Amérique du Nord. Ces accords ont permis de mobiliser des ressources américaines supplémentaires (personnel et avions).

Résumé saisonnier La première alerte à l’évacuation pour cause d’un feu de forêt a eu lieu à la mi-avril en raison du feu de forêt au sud-ouest de Skwish Creek en Colombie-Britannique, qui a été rapidement suivie d’une série d’ordres d’évacuation dans le centre et le nord de l’Alberta et à Harbour Breton (Terre-Neuve) lorsqu’un feu de forêt s’est approché à quelques mètres d’habitations.

Au début du mois de mai, l’Alberta a demandé l’aide du CIFFC alors que des alertes d’urgence et des ordres d’évacuation supplémentaires ont été déclarés. Le 6 mai, l’Alberta a déclaré l’état d’urgence provincial en raison des feux de forêt. En Saskatchewan et dans le nord-est de la Colombie-Britannique, la saison des incendies a également commencé avec des ordres d’évacuation à Buffalo Narrows et à Fort St. John. Les Territoires du Nord-Ouest ont rapidement suivi, les feux près de Hay River ayant entraîné les premières évacuations de la saison. En date du 16 mai 2023, environ 1 million d’hectares avaient déjà brûlé.

À la fin du mois de mai, d’importants feux de forêt se sont déclarés au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, entraînant l’évacuation de milliers de personnes. Le Manitoba a également connu des évacuations dans ce temps, en raison de l’augmentation de l’activité des feux de forêt. Le 1er juin, la Nouvelle-Écosse a déclaré l’état d’urgence provincial en raison des feux de forêt. Ailleurs, les agences de gestion des feux de forêt ont commencé à réduire leurs ressources en faveur de l’Ouest pour se concentrer sur leurs propres besoins. Le personnel international en provenance d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Afrique du Sud a commencé à arriver à ce moment, car il y avait une forte concurrence pour les ressources nationales.

Le 1er juin, l’activité au Québec s’est rapidement intensifiée en raison d’indices de danger d’incendie extrêmes dans toute la province avant une série d’orages épars qui ont déclenché de nombreux incendies et entraîné l’évacuation d’un grand nombre de personnes. Avec l’Alberta, la Saskatchewan, les Territoires du Nord-Ouest et la Nouvelle-Écosse, le Québec cherchaient également des ressources pour lutter contre les incendies. Les rapports sur la qualité de l’air provenant de toute l’Amérique du Nord ont commencé à faire la une des journaux internationaux.

À la mi-juin, dix pays avaient du personnel au Canada, dont un représentant de l’Union européenne, de l’Espagne, du Portugal et de la France, du Costa Rica, du Chili, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l’Afrique du Sud et des États-Unis. Des ressources internationales supplémentaires en provenance de la Corée du Sud et du Mexique ont été ajoutées à la liste des pays apportant leur soutien au Canada en juillet.

Le 21 juin, le feu de forêt de Donnie Creek en Colombie-Britannique a battu le record provincial de l’incendie le plus important jamais enregistré. Le 27 juin, à peu près à mi-chemin de la saison moyenne des incendies, le record de superficie brûlée à l’échelle nationale, établi en 1989 (7,6 millions d’hectares), a été battu et continuera d’augmenter.

Le mois de juillet a été marqué par une activité accrue en Colombie-Britannique, où le nombre d’incendies a augmenté rapidement. Les ordres d’évacuation et les alertes ont commencé à se multiplier. L’est du Canada commençait alors à se stabiliser et les ordres d’évacuation et les alertes commençaient à être annulés. Le 10 juillet, la barre des 10 millions d’hectares brûlés à l’échelle nationale a été franchie.

Le mois d’août a été marqué par une activité accrue dans le nord, où des incendies au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon ont donné lieu à de nombreux ordres et alertes d’évacuation. Le 14 août, les Territoires du Nord-Ouest ont déclaré l’état d’urgence territorial et les communautés des régions de Beaufort-Delta, South Slave et North Slave ont été évacuées. Environ 70 % du territoire a été évacué vers les provinces voisines à ce moment. Les plus grandes communautés des Territoires du Nord-Ouest, dont la capitale Yellowknife, ont été évacuées. Le 18 août, la Colombie-Britannique a déclaré l’état d’urgence provincial en raison des feux de forêt qui se sont intensifiés dans toute la province.

En septembre, l’activité des incendies s’est poursuivie dans l’ouest et le nord. Le 18 septembre, les ordres d’évacuation des Territoires du Nord-Ouest et de la ville de Yellowknife ont commencé à être levés et les résidents ont commencé à rentrer chez eux. En octobre, les derniers pompiers internationaux ont été démobilisés alors que les conditions continuaient à se stabiliser dans l’ouest et le nord. Des incendies actifs se sont poursuivis dans l’ouest du Canada pendant une bonne partie du mois d’octobre, la sécheresse étant toujours omniprésente dans la majeure partie du pays.

Synopsis hebdomadaire

Cette année, la saison des incendies a commencé tôt en raison de la sécheresse printanière et du risque d’incendie jugé élevé dans la région des Prairies. Des communautés de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, des Territoires du Nord-Ouest, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et du Québec ont reçu des alertes et des ordres d’évacuation au printemps, de mars à mai. Après un printemps très actif, de nombreux ordres d’évacuation ont été donnés tout au long de l’été dans toutes les provinces et tous les territoires en raison des feux de forêt, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard. Le nombre total d’évacuations pour l’année a été bien supérieur à la moyenne des 20 dernières années. Les chiffres définitifs ne sont pas encore accessibles.

Selon le résumé national des feux du CIFFC, 6 623 feux ont été enregistrés à l’échelle nationale en 2023, lesquels ont brûlé un total de 18 401 197 hectares (ha). À des fins de comparaison, le nombre total d’incendies et la superficie brûlée l’année dernière (4 883 incendies; 1 467 970 ha), ainsi qu’à la moyenne décennale (5 597 incendies; 2 751 161 ha), comme il est indiqué dans la Base nationale de données sur les feux de forêt du Canada (BNDFFC). Selon la BNDFFC, en matière de superficie brûlée, cette année a été la plus élevée jamais enregistrée, la précédente ayant été enregistrée sur 1989 (7 597 266 ha).

La Colombie-Britannique a connu le plus grand nombre de feux de forêt depuis le début de l’année (2 245), suivie par l’Alberta (1 022). La Colombie-Britannique (2,82 M ha), l’Alberta (2,52 M ha), les Territoires du Nord-Ouest (4,16 M ha), la Saskatchewan (1,85 M ha) et le Québec (5,03 M ha) ont chacun eu des incendies qui ont brûlé plus d’un million d’hectares. La superficie estimée brûlée était supérieure à la moyenne décennale en Colombie-Britannique, au Yukon, en Alberta, dans les Territoires du Nord-Ouest, en Saskatchewan, en Ontario, au Québec, à Terre-Neuve, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Parcs Canada, mais inférieure à la moyenne au Manitoba et à l’Île-du-Prince-Édouard.

La superficie totale brûlée peut changer au fur et à mesure que les provinces et les territoires continuent à cartographier leurs incendies respectifs.

Pronotics

Nous ne fournirons pas de pronostic météorologique cette semaine. Les rapports hebdomadaires sur la situation nationale reprendront au printemps 2024.

Bilan de l’année 2023 La sécheresse qui a débuté à la fin de l’été 2022 a contribué à façonner la saison record des feux de forêt au Canada en 2023. Si les précipitations ont temporairement atténué la sécheresse dans certaines régions au cours de l’hiver 2022-2023, celle-ci s’est à nouveau intensifiée en 2023, les prairies du centre et de l’ouest et la région atlantique étant très sèches en avril. L’assèchement s’est étendu à l’ouest de l’Ontario en mai, au reste de l’Ontario, à une grande partie du Québec et au nord de la Colombie-Britannique en juin. Alors que certaines régions ont reçu des précipitations abondantes, la sécheresse a continué à s’intensifier pendant le reste de l’été en dehors de ces zones humides. À la fin du mois de septembre, Agriculture et Agroalimentaire Canada estimaient qu’environ 72 % du territoire canadien connaissait un certain niveau de sécheresse. Ce chiffre exclut le Nunavut, où la sécheresse n’est actuellement pas évaluée; cependant, l’intensité de la sécheresse le long de certaines parties de la frontière entre les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut indique que la sécheresse s’étend probablement jusqu’à la partie continentale du Nunavut.

Entre la fin de 1998 et le début de 2001, un « triple creux » La Niña – qui s’intensifie trois fois avant de revenir à un état neutre ou El Niño – a été suivi d’une grave sécheresse dans certaines régions de l’ouest du Canada. L’indice El Niño – l’oscillation australe El Niño (ENSO) est restée neutre de 2001 jusqu’au début 2002 avant le retour d’El Niño; en comparaison, 2023 a connu une transition rapide d’un triple creux La Niña (qui a commencé à la fin de 2020) à El Niño. Les produits nationaux relatifs à la sécheresse n’étaient pas suffisamment développés en 2002-2003 pour permettre une bonne comparaison avec 2023; cependant, cela suggère que la fin de La Niña prolongée pourrait contribuer à une sécheresse généralisée. Deux décennies de réchauffement climatique depuis le début des années 2000 pourraient également avoir entraîné une sécheresse plus intense ou plus étendue en 2023.

Cette transition rapide de la phase ENSO en 2023 a été marquée par des événements typiques des deux phases. Du début au milieu du printemps, l’ouest du Canada a connu des zones de haute pression arctiques sèches, typiques des printemps La Niña, qui ont généré d’importants vents du sud-est. Au début du mois de mai, une activité intense des feux de printemps s’est développée dans le centre de l’Alberta, le nord-est de la Colombie-Britannique et l’ouest de la Saskatchewan, avec de faibles averses orageuses qui ont déclenché de nouveaux incendies vers le milieu du mois. Plus tard au printemps, un temps chaud, sec et venteux a dominé de grandes parties de l’ouest, typique des printemps El Niño. Dans l’est, des périodes d’oscillation nord-atlantique négative au début de l’été ont pu contribuer à un temps sec généralisé au Québec et dans la région atlantique. D’autres schémas océaniques/atmosphériques, tels que l’oscillation décennale du Pacifique, peuvent également avoir joué un rôle.

Des températures supérieures à la normale ont accompagné ces conditions de sécheresse dans la majeure partie du pays de mai à septembre, et jusqu’en octobre dans certaines régions. De la mi-mai à la mi-juin, le déplacement inhabituel d’une crête de haute pression a prolongé la chaleur et la sécheresse dans une grande partie du Canada. Ce phénomène a traversé l’ouest vers l’est, est revenu dans l’ouest du Canada, puis s’est déplacé à nouveau vers l’est avant de s’aplanir. La période mai-juin pourrait être la plus chaude jamais enregistrée dans de nombreuses régions situées à l’ouest de la baie d’Hudson, tandis que les températures du mois de juin à l’est de la baie James semblent dépasser la normale d’environ 5 °C, ce qui constitue un écart considérable pour un mois d’été.

Avec ces conditions chaudes et sèches, la foudre a déclenché de nombreux grands incendies. L’activité de la foudre était parmi les plus faibles enregistrée par le réseau canadien de détection de la foudre, ce qui indique une grande efficacité de la foudre dans le déclenchement des incendies : un nombre relativement faible de coups a contribué à un nombre relativement important d’incendies. Le centre de l’Alberta a reçu des précipitations supérieures à la normale en juin et juillet, tandis que le Manitoba et le Yukon ont reçu des pluies abondantes jusqu’à la fin de l’été. L’activité des incendies a atteint son maximum à la fin du mois de juillet au Yukon et a augmenté, tout en restant sporadique, en août et septembre au Manitoba. Après un début d’activité, des précipitations périodiques en juin dans la région atlantique et la vallée du Saint-Laurent ont progressivement contribué à éteindre les incendies dans le sud du Québec, mais n’ont pas atteint suffisamment le nord pour éradiquer les incendies près de La Grande Rivière jusqu’en juillet. Les zones humides ont probablement été les plus touchées par la foudre.

Les vents de septembre ont continué à alimenter la croissance des incendies dans les parties nord des provinces occidentales, les Territoires du Nord-Ouest et autour de la baie James. Des événements notables se sont produits entre le 8 et le 12 septembre et entre le 21 et le 23 septembre dans l’ouest du Canada, et entre le 26 septembre et le 1er octobre dans la région de la baie James. Les pluies tombées entre le 24 et le 26 septembre ont réduit l’activité des incendies dans le nord-est de la Colombie-Britannique, le nord de l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest. La tendance à la fraîcheur et à l’humidité s’est progressivement déplacée vers le sud, la neige commençant à remplacer la pluie dans les régions septentrionales, et l’air froid et la neige sont arrivés dans les Prairies à la fin du mois d’octobre, contribuant à la fin d’une année très active en matière d’incendies. La sécheresse se poursuivra pendant l’hiver dans de nombreuses régions, en particulier dans l’ouest, et pourrait avoir des conséquences sur le calendrier et l’intensité de l’activité des incendies au printemps 2024.

Graphiques hebdomadaires (mis à jour : 2 novembre 2023)

Liens sur les incendies de forêt